Surveiller la santé de son chien de chasse

On connaît tous le fameux virelangue « un chasseur sachant chasser sait chasser sans son chien ». Mais dans les faits, le meilleur ami de l’Homme est souvent indispensable lors de ses parties de chasse. Il est excellent pour débusquer les faisans, les chevreuils, les lièvres, les sangliers… Plus qu’un animal, c’est un complice, un partenaire.

En France, on ne dénombre pas moins de 8 millions de chiens, avec 330 races différentes. Parmi ces chiens, la moitié sont des chiens de chasse, qui eux sont répartis au travers de 150 races différentes.

La chasse n’est pas sans risque, et dès lors que l’on pratique cette activité avec son animal, il convient de prendre les dispositions nécessaires pour lui assurer une santé durable.

Prévenir les accidents et les maladies

Le chien de chasse est davantage exposé au danger qu’un autre chien. 

Les accidents de chasse

Étant au cœur de l’action, il n’est pas à l’abri de se faire percuter par une voiture ou de recevoir une balle perdue. De plus, il peut également être confondu avec du gibier et recevoir un coup de fusil par inadvertance, d’où l’importance de son collier d’une couleur fluorescente !

Il est donc important de toujours avoir avec soi une trousse de secours avec un médicament anti hémorragique dans l’attente de l’intervention du vétérinaire. Vous pouvez également mettre dedans un crochet tire-tiques, du désinfectant, des pansements, des bandages et/ou des compresses stériles…

D’ailleurs, en ce qui concerne le gibier, votre ami à 4 pattes est souvent directement en contact avec lui. Il peut donc tout à fait recevoir un coup de sabot, de bois ou de défense s’il s’approche trop près d’un sanglier ou d’un cerf par exemple.

Mais le terrain aussi peut être accidentogène, puisqu’il n’est pas forcément propice pour y accueillir un chien courant à toute allure, le sol peut parfois être sableux (et donc abrasif), rocailleux, jonché de pierres ou de morceaux de bois. De plus, il peut aussi s’écorcher sur des branches ou des buissons, à une clôture mais également tomber en pleine lancée.

Il peut également tomber sur des animaux venimeux, comme une vipère, et se faire mordre. Dans ce cas, il est primordial d’administrer à votre animal un sérum antivenimeux dès que possible (s’il est administré plus d’une d’une heure après, il faudra alors 2 doses) avant de le conduire chez le vétérinaire.

Il existe également le risque de rester coincé sous terre pour un chien de déterrage et un risque de noyade dans les milieux aquatiques.

Les maladies 

Le chien de chasse est en contact avec de nombreuses sources de contamination. Les animaux vivant en pleine nature sont souvent porteurs de maladies, on retrouve ainsi :

  • La rage : devenue rare en Europe occidentale, elle reste une maladie très dangereuse pour laquelle il est nécessaire de porter une attention continue. Pour rappel, cette maladie est une zoonose canine, ce qui veut dire qu’elle peut être transmise à l’Homme. La rage implique une modification brutale du comportement de l’animal, le rendant plus agressif.
  • La maladie d’Aujeszky, aussi appelée la maladie du sanglier : elle s’attrape avec l’ingestion de la viande d’un porc ou d’un sanglier contaminé. Les symptômes sont proches de ceux de la rage, provoquant la mort de l’animal seulement quelques jours après. A ce jour, il n’existe encore aucun traitement.
  • La maladie de carré : c’est une maladie à laquelle un chien de chasse est fortement exposé, qui s’attrape en cas de contact avec un autre animal pouvant être infecté, comme la belette, le putois, le renard, le raton-laveur… Certains symptômes sont proches voire similaires à d’autres maladies, rendant difficile son identification. Selon la zone infectée, votre animal peut présenter différents effets :
    • Système nerveux : des crises d’épilepsie, une paralysie, une méningite ;
    • Système oculaire : une conjonctivite, des démangeaisons, des vomissements ;
    • Système digestif est touché, des crises de diarrhée aigüe ;
    • La voie respiratoire : des problèmes respiratoires.
  • La leptospirose : elle peut être attrapée si votre animal boit de l’eau souillée, comme par exemple dans des flaques ou des mares. Nous avons d’ailleurs rédigé un article sur ce sujet. Les symptômes provoqués sont une fièvre, une anorexie, une fatigue inhabituelle, jaunisse, diarrhée contenant du sang…
  • La parvovirose : elle s’attrape dans le cas de léchage de selle ou de vomissure d’un animal infecté. C’est une maladie extrêmement contagieuse. Elle se caractérise par une forte fièvre, une importante fatigue, une perte d’appétit, des diarrhées et des vomissements hémorragiques.
  • La trachéobronchite infectieuse, plus connue sous le nom de la toux du chenil : cette maladie se propage rapidement lors de rassemblements de chiens de concours canins, de parties de chasse… Bien souvent, les symptômes se manifestent sous forme bénigne, comme une toux sèche qui persiste avec une légère fatigue. Elle est souvent accompagnée d’éternuements et d’un nez qui coule.
  • Piroplasmose (ou babésiose) : cette maladie est assez fréquente puisqu’elle est transmise par les morsures de tiques. Il est donc très important de vérifier après chaque partie de chasse, mais aussi promenade en nature, que votre chien n’a pas été mordu par des tiques. Les symptômes, en cas de forme aiguë, se caractérisent par une très forte fatigue, de la fièvre, une décoloration de l’intérieur des babines qui deviennent blanches au lieu et coloration des urines en marron.

L’importance des vaccins

Toutes ses maladies peuvent être en partie évitées ou avec de moins graves conséquences si votre ami à 4 pattes est vacciné. Pour rappel, sans soin adapté, certaines peuvent mener à la mort de l’animal.

Il est donc primordial de faire pratiquer les vaccinations ou les rappels durant l’été, pour être directement prêt pour la saison de chasse.

Pensez aussi à administrer du vermifuge à votre animal pour prévenir d’une infestation de vers. 

Bilan santé

Si, durant la période d’inactivité, votre chien de chasse a pris de poids, se remet d’une maladie ou si vous doutez de sa capacité à continuer de chasser (lié à son âge par exemple), il est conseillé de consulter un vétérinaire. Le « cardio » de votre animal est mis à rude épreuve ! Il est donc important de s’assurer qu’il puisse galoper comme la saison précédente !

Remise en forme

La chasse est une activité très physique pour nos amis à 4 pattes, il convient donc de les préparer au mieux, tout comme un sportif pour la reprise de la saison. Vous pouvez donc lui faire faire des exercices intenses 4 à 6 semaines avant la date d’ouverture. Faites en sorte de monter progressivement en intensité pour permettre une bonne récupération musculaire et tendineuse.

Si c’est une première pour votre chien, il faut alors le préparer sportivement, certes, mais aussi en lui faisant découvrir un maximum d’éléments qu’il sera amené à voir à la chasse. Il faut pouvoir le mettre en confiance, lui donner le goût de la chasse, bien que ce soit très souvent inné !

Une alimentation de champion

Dans le sport, l’alimentation est un facteur essentiel pour la progression et la récupération. Tout comme pour les humains, un chien pratiquant des efforts physiques intenses a besoin d’une alimentation riche en protéines et en lipides.

Il convient d’éviter un maximum les carences (et les excès). En cas de manque de vitamines D par exemple, les os de votre animal se verront fragilisés, pouvant vite amener à la blessure.

Tout comme pour un sportif, il est conseillé de suivre un certain rythme :

  • Une ration quotidienne divisée en deux, avant et après l’effort ;
  • Ne pas trop manger avant un effort physique intense pour éviter de perturber la digestion ;
  • Après l’effort, lui donner son repas minimum une heure et maximum deux heures après celui-ci, pour améliorer sa récupération ;
  • Lui donner quelques collations durant l’exercice pour limiter la fatigue (attention cependant à bien équilibrer avec sa ration quotidienne).

La nourriture c’est bien, l’eau aussi !  L’hydratation est tout aussi essentielle. Durant l’effort, votre chien de chasse perd beaucoup d’eau. Pensez donc à prendre de quoi suffisamment l’hydrater durant vos parties de chasse. De plus, amener sa propre eau permet de limiter les risques qu’il aille boire dans les flaques, mares… porteuses parfois de la leptospirose. 

Assurer son chien ?

Comme l’indique l’article L423-16 du Code de l’environnement, il est obligatoire pour un chien utilisé à la chasse d’être pris en compte par l’assurance de son maître.

Mais vous pouvez toujours souscrire en supplément à une assurance santé pour votre animal, pour anticiper les frais vétérinaires pouvant survenir après des blessures ou des maladies qu’il peut attraper. Différentes formules existent, en s’adaptant notamment au type de chasse, que ce soit au petit ou au grand gibier.

Pour les non chasseurs

Pour les promeneurs et leur animal de compagnie, il est nécessaire de suivre certaines recommandations en période de chasse ;

  • Rester sur les chemins balisés, forestiers, ne pas quitter les sentiers battus ;
  • Éviter les battues en cours, normalement leurs chemins est indiqué par des panneaux ;
  • Tenir son chien en laisse pour éviter de le perdre de vue ;
  • Portez un vêtement vous rendant visible, tout comme pour votre chien qui porte un harnais ou un collier fluo par exemple ;
  • Équiper son chien d’une clochette.

Il est donc important de bien vérifier son chien avant, pendant et après la chasse pour prévenir les risques énumérés dans cet article. 

Un bilan santé est fortement recommandé avant et après la saison pour s’assurer que son animal soit en parfaite santé.

Journal du chasseur

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