Si vous pratiquez la chasse, vous avez sûrement déjà répondu à l’appel de la bête noire. C’est un animal capable de développer des méthodes surprenantes pour s’adapter dans les différents environnements dans lesquels il est amené à évoluer.
Le sanglier se déplace régulièrement à la recherche de tranquillité et de nourriture, c’est dû à son caractère propre de « semi nomade ». Il reste cependant volontiers fidèle au territoire où il s’est installé s’il y a de quoi satisfaire son grand appétit. Mais au-delà de ces aspects, connaissez-vous vraiment le sanglier ?

Ses caractéristiques
Ce mammifère a un poids oscillant entre 150 et 200 kg pour le mâle. La femelle, la laie, dépasse rarement les 100 kg. Nous parlons ici de cas extrêmes, la plupart des bêtes que vous croiserez seront évidemment moins grosses. Généralement, on se rapproche plus des 110 kg pour le mâle et des 80 kg pour la femelle.
On se demande parfois le poids d’un sanglier vidé par rapport à un sanglier plein. Sachez que le poids d’un sanglier équivaut au poids vide multiplié par 1,2 , soit 20%.
Pour la taille, un mâle peut atteindre jusqu’à 90 cm au garrot. La vue fait défaut à cet animal, mais ce point faible est compensé par un odorat très fin.
La denture du sanglier se compose de 42 dents. Mais ce qui fait sa particularité sont ses canines. En effet, « les défenses » des sangliers sont en fait leurs canines inférieures, qui s’aiguisent en permanence contre les 2 canines supérieures, appelées « grés ». Ce frottement permet de rendre les défenses redoutables, à la fois tranchantes et pointues, un instrument de travail et une arme redoutable à quiconque oserait le défier.
À titre de comparaison, la laie quant à elle n’a pas de défenses. Ses canines sont plus petites, raison pour laquelle elles sont notées « crocs ».
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le poids de l’animal n’influe pas sur la taille des défenses, mais peut en revanche donner une indication sur son âge. Voici un moyen de connaître grossièrement l’âge :
- A 3 ans, la partie usée des défenses est de 3,5 cm ;
- A 4 ans, elle est de 5 cm ;
- A 5 ans, de 6 cm.
Au-delà de 6 cm, les défenses se recourbent vers les yeux, par-dessus les grés en arrière. On parle alors d’un sanglier « miré ».
Pour les empreintes, attention à ne pas les confondre avec celles d’un cerf. Les gardes (2 doigts arrière) du sanglier marquent le sol. D’ailleurs, les gardes sont plus grandes et écartées chez le mâle que chez la laie.

Sa carrure musclée lui procure une très grande force, et ne l’empêche pas de parcourir de très grandes distances. Par ailleurs, bien qu’il soit imposant, cet animal aime nager et adore se souiller dans la boue pour ensuite venir se frotter contre un tronc résineux. Cela lui permet de former une couche de protection sur les épaules, mais également de lui débarrasser des nombreux parasites installés sur sa peau.
- La densité de sa fourrure varie en fonction des saisons :
- Des poils ras en été ;
- Des poils plus longs en autonome ;
- Une épaisse fourrure en hiver.
Mode de vie
Généralement, la période du rut est en décembre. Les vieux mâles se livrent alors des combats intenses à la recherche des compagnies.
Il faut un peu plus de 4 mois de gestation à la laie pour mettre bas 4 à 10 marcassins, d’un pelage beige clair rayé de poils roux. La naissance des petits est très bien préparée, à l’aide d’un nid de branches, d’herbes er de fougères. C’est dans ce « cocon » que ces jeunes animaux vont passer leurs premiers jours. Une fois assez fort pour suivre leur mère, celle-ci les conduit alors vers des terres riches en nourriture, comme par exemple les champs de céréales, où ils causent de nombreux dégâts.
Les marcassins connaissent différentes évolutions de couleur de leur pelage. Ils portent jusqu’à l’âge de 6 mois les couleurs dont nous avons parlé juste avant. Pour leurs noms :
- À 6 mois, ils passent du nom de marcassins à bêtes rousses ;
- À 1 an, ils prennent une couleur grisâtre pouvant allant aller jusqu’au noir complet, ils passent du nom de bêtes rousses à bêtes de compagnie.
- À 2 ans, ils quittent à nouveau ce nom pour être nommé ragots, âge d’ailleurs à laquelle on commence à apercevoir leurs défenses ;
- À 3 ans ils deviennent des tiers-ans (et vivent de plus en plus séparés des compagnies),
- Quartaniers à 4 ans,
- Grands sangliers à 5 ans (où ils atteignent leur poids et leur force maximum),
- Vieux sangliers à 6 ans
- Grands vieux sangliers au-delà de 7 ans.
Les grands mâles sont généralement solitaires ou vivent en petits groupes. Les laies, quant à elles, mènent une vie de compagnie et s’occupent de leurs marcassins, bêtes rousses de la portée précédente.
Différencier le sanglier mâle de la laie
La position au sein d’une compagnie est assez révélatrice, la bête de tête est quasiment toujours une femelle. On parle alors de laie suitée.
Pour ce qui est du physique, le mâle a une forme effilée vers l’arrière, tandis que la femelle est davantage cylindrique. Les défenses sont aussi un signe révélateur, si vous les apercevez, souvenez-vous que la laie n’en possède pas !


Si vous voyez une touffe de poils plus longue que les autres et qui tend vers l’avant, sous le ventre d’un sanglier, c’est qu’il s’agit d’un mâle. Sous certains angles, il est aussi possible de voir les testicules du mâle ou les allaites de la laie.
Un animal classé espèce susceptible d’occasionner des dégâts
Bien que le sanglier soit une espèce fortement chassée, sa fécondité et son intelligence en font un animal qui arrive à se maintenir. Leur présence en surnombre est une source de nombreux dégâts, raison pour laquelle ce mammifère est classé espèce susceptible d’occasionner des dégâts (groupe 3) dans certains départements français.
Lexique
L’anatomie du sanglier est composée de termes différents du nôtre :
- Oreilles : les écoutes
- yeux : les mirettes
- queue : la vrille
- tête : la hure
- mamelles : les allaites
- testicules : les suites
- poils : les soies
- touffe de poils au bout de la verge : le pinceau
- museau : le boutoir
- peau épaisse presse sur l’épaule et la cage thoracique du mâle : l’armure
- bande de poils sur le haut du dos : la crinière
Journal du chasseur