Dans un précédent article, nous avions vu que la barre d’effarouchement, également appelée barre d’envol, avait signé son grand retour. En effet, nous avons vu que celle-ci était efficace pour faire fuir le gibier avant que le tracteur ne passe et fasse de possibles dégâts sur leur population. Nous allons donc voir plus en détail aujourd’hui comment préserver la faune par le biais de ce dispositif.
Pourquoi l’utiliser ?
Entre mai et juin, la période de la fenaison peut être dévastatrice pour de nombreuses espèces de petits gibiers, comme les perdrix grises, les lièvres, les faisans communs… Ces travaux agricoles tombent pour la plupart au moment de la nidification, de mise bas et l’élevage des jeunes oiseaux et jeunes mammifères.
L’impact de ces travaux agricoles va dépendre du milieu environnant et des niveaux de populations des individus, mais ce qui est sûr, c’est que sans dispositif adapté, la mortalité du petit gibier se voit fortement impactée.
Si cette mortalité est si élevée, c’est parce que certains animaux utilisent le mimétisme comme stratégie de défense. En rencontrant un engin agricole, ils vont adopter le même comportement que s’ils étaient face à un prédateur. Cette stratégie implique donc d’être immobile à l’approche de la machine, ne leur laissant aucune chance après son passage.

Ses bénéfices
La barre d’effarouchement intervient donc pour limiter cette mortalité. Le bruit que vont générer les chaînes et leur mouvement va ainsi faire fuir le petit gibier en les effrayant. Pour les barres d’envols équipées de peignes, leur but est « d’éjecter » les animaux plutôt que de les effrayer.
La mise en place de la de la barre va se faire à l’avant du tracteur, permettant ainsi au conducteur de l’engin de se rendre compte immédiatement de l’envol d’un oiseau ou de la fuite d’un gibier devant lui.
D’avril à août, il est recommandé d’utiliser une barre d’effarouchement à peignes.
De septembre à mars, il est conseillé d’utiliser une barre d’envol à chaînes (ou à fléaux).
Attention tout de même, l’utilisation de la barre d’effarouchement sera pleinement utile si la vitesse du tracteur reste inférieure à 10km/h et si le conducteur reste pleinement attentif aux animaux essayant de s’enfuir suite à la peur de cette barre. Sans ces deux éléments réunis, l’efficacité de ce dispositif se verra grandement réduite.

Les bonnes pratiques
Certaines pratiques sont à considérer depuis de longues années lors des travaux agricoles :
- Retarder la fauche des cultures fourragères (prairies naturelles, luzerne, trèfle…) ;
- Lors des cultures fourragères, régler sa barre de fauchage/coupe à minimum 8cm au-dessus du sol ;
- Ne pas travailler de nuit, mais de jour ;
- Ne pas dépasser les 10 km/h ;
- Détourage partiel puis broyage ou fauche, en commençant soit par le centre de la parcelle, soit par un côté détouré pour minimiser le risque de piéger la faune.

Journal du chasseur
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