Protégez votre audition à la chasse

La sécurité à la chasse est très importante. Nous avions déjà évoqué ce sujet par le biais de l’article sur les consignes de sécurité. Il faut faire attention aux autres, mais aussi à soi-même, et c’est pour cela que nous allons parler de l’audition. 

Le bruit que provoque une arme à feu est fort, très fort. Un seul coup de fusil est capable de causer une perte auditive irréversible. Il est donc important de se protéger !

L’audition, comment ça fonctionne ?

Les oreilles sont composées de 3 parties. 

Interne

Par principe incompressible, l’oreille interne est remplie de liquide. On y trouve :

  • Le vestibule, qui est associé aux canaux semi-circulaires, intervient dans la sensation d’équilibre et de positionnement de notre corps dans l’espace ;
  • La cochlée, qui est un colimaçon, est constituée de l’organe de Corti et des cellules ciliées, récepteurs dont le faisceau de terminaisons constitue le nerf auditif. 

Moyenne 

Constituée par la chaîne des osselets, marteau, enclume et étrier, l’oreille interne est un amplificateur mécanique. Elle permet également d’atténuer les sons intenses lorsqu’ils sont anticipés.

Pour égaliser les pressions entre la moyenne et l’externe, l’oreille est reliée à l’extérieur par un canal, la trompe d’Eustache.

Externe

L’oreille externe joue un rôle dans la localisation spatiale et l’amplification des sons, suivie du conduit auditif, et ensuite, du tympan qui réagit aux ondes sonores.

La perception est aussi assurée par la conduction osseuse, notamment pour les fréquences graves. Même si le premier sens de l’Homme reste la vue, l’audition est indispensable pour notre équilibre et notre orientation dans l’espace-temps. Elle constitue notre principal signal d’alarme.

Les risques de l’exposition au bruit généré par une arme à feu

La détonation d’une arme à feu génère une expansion brutale dans l’air des gaz de propulsion. Cette amplitude de détonation va varier selon le calibre et la longueur du canon. Par conséquent, plus le calibre est grand, plus la détonation est puissante et néfaste. Pour le canon, plus il est long, plus la détonation sera atténuée. Au-delà de la puissance de l’arme, la cadence de tir va aussi venir provoquer une fatigue auditive. 

Point important à noter, les armes rayées sont plus dangereuses pour notre audition que les fusils lisses.

A titre de comparaison, le bruit d’un moteur d’avion équivaut à celui d’un coup de feu.

Il existe 3 effets d’une agression mécanique sur notre oreille :

  • Le blast, ce sont les chasseurs qui en sont principalement touchés. Cela se traduit par une explosion, un effet de souffle, qui vient abîmer le tympan, les osselets ainsi que l’oreille interne. 
  • Les sons chroniques, qui concernent plutôt les ouvriers et qui impactent seulement l’oreille interne.
  • Les sons impulsionnels, provoqués par les coups d’un fusil ou d’un pistolet, viennent directement abimer l’oreille interne.

Les pertes auditives chez les chasseurs surviennent le plus souvent du côté opposé à l’épaulement. Le tireur doit donc se protéger, mais la personne qui se tient à ses côtés également ! En effet, elle peut recevoir beaucoup plus d’intensité sonore que le chasseur lui-même.

Les solutions pour se protéger

Il en existe plusieurs, tous ont leurs avantages et leurs inconvénients. C’est donc à vous de choisir la solution la plus adaptée à votre situation.

Les casques

C’est la solution la plus connue, ils offrent une excellente protection à celui qui le porte, grâce à son effet circum-aural, c’est-à-dire que le casque recouvre la totalité des oreilles. Ils sont idéals pour se protéger des bruits de forte intensité en milieu fermé.

  • Leurs principaux inconvénients sont : 
  • Leur encombrement ;
  • Leur poids, qui vient se faire sentir avec le temps ;
  • L’échauffement des oreilles ;
  • La difficulté de porter une casquette, un chapeau ou un bonnet.

Parmi les casques, on retrouve les passifs, qui ne font qu’atténuer les bruits grâce à leur action d’isolation des sons, et les casques actifs (composés d’électronique), qui viennent réduire et filtrer les sons artificiellement, avec divers réglages que vous pouvez effectuer. Certains intègrent même des fonctionnalités bluetooth, permettant de recevoir ses appels. Ils sont capables d’amplifier certains sons et, en parallèle, de bloquer immédiatement un bruit fort.

Les bouchons

Ils sont de plus en plus utilisés, très pratiques grâce à leur format compact et passe-partout. Tout comme les casques, on retrouvera des passifs et des actifs. Dans un premier temps, on retrouve les classiques, les fameuses boules « quiès » que l’on retrouve partout. Ce ne sont pas les plus efficaces, ils ne permettent qu’une atténuation entre 20 à 30 décibels. 

Sinon, il est possible de se procurer des bouchons sur mesure fabriqués en résine moulée, intégrant une puce électronique amplificatrice capable de couper les bruits forts et intenses. En outre, ces bouchons ont l’avantage des casques actifs, sans leurs inconvénients, sauf évidemment le coût. Néanmoins, il faut toujours penser à vérifier leur autonomie !

Les solutions actives permettent donc de rester connecté à son environnement et de continuer à entendre des sons, vous n’êtes pas « coupé du monde », ce qui peut parfois s’avérer dangereux.

Conseil 

S’il vous arrive un accident à la chasse, comme un sifflement dans les oreilles ou une perte auditive soudaine, quittez sans attendre les lieux pour vous protéger des bruits environnants et vous retirer dans un endroit silencieux. Consultez au plus vite un ORL (oto-rhino-laryngologiste) pour faire un audiogramme. Plus vous attendrez, plus la perte d’audition sera importante.

Journal du chasseur

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