Durant l’année 2021, la chasse a encore fait couler beaucoup d’encre, que ce soit en bien ou en mal.
Aujourd’hui, nous allons parler en chiffres, grâce à une étude menée par l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) pour la Fédération Nationale des Chasseurs.
1 français sur 2 n’aime pas la chasse

La France est divisée quant à cette pratique. En effet, 55% se disent contre. Mais ce chiffre est à nuancer, puisqu’il y a ceux qui sont totalement opposés et ceux plutôt opposés (donc plus enclin à la discussion et peut-être à changer d’avis). D’ailleurs, il est intéressant de voir que parmi les personnes contre, 62% se trouvent mal informées sur les pratiques de la chasse. A contrario, 47% des personnes pour, jugent qu’ils sont très bien informés. Ce nombre s’explique avec l’entourage. En effet, vous êtes plus enclin à connaître les actions des chasseurs si vous en connaissez un .
3 français sur 4 souhaiteraient davantage de communication sur les pratiques et les actions des chasseurs
Cela fait écho au paragraphe précédent, le manque de communication nuit à la chasse. Une personne mal informée ne pourra connaître tous les tenants et aboutissants des actions menées par un chasseur.
La chasse ne se limite pas aux coups de fusil, les pratiquants sont en lien direct avec la nature et aiment en prendre soin. Ils sont les mieux placés pour alerter sur les problèmes environnementaux.
Dans le paragraphe précédent, nous disions que 55% des Français étaient contre la chasse, pourtant, 56% d’entre eux considèrent que les chasseurs « sont d’abord et avant tout des passionnés de nature attachés à des valeurs rurales et amoureux du terroir où ils vivent », et 57% déclarent qu’ils sont acteurs de la ruralité en créant du lien social.
6 Français sur 10 pensent que les chasseurs sont utiles à l’entretien des milieux naturels
Bien que la communication se montre insuffisante, les Français sont pourtant d’accord sur ce point : les chasseurs sont utiles à l’entretien des milieux naturels. L’idée reçue que les chasseurs sont destructeurs de la faune est donc fausse. D’ailleurs, 76% estiment que le réseau de veille sanitaire mis en place par les chasseurs est utile pour protéger la population de maladies transmissibles (ou non) à l’Homme.
63% des Français se déclarent prêts à acheter du gibier français
Consommer Français. Voilà deux mots qui résonnent beaucoup depuis ces dernières années. Pourtant, la venaison (viande de gibier sauvage), est en très grande partie importée de l’étranger, alors que nous en possédons en quantité suffisante en France. Et d’après les données, une majorité des Français seraient prêts à acheter du gibier issu de nos terroirs.

Pour les plus traditionalistes…
La France et ses traditions : Pâques, l’Épiphanie, Noël, … et la chasse. Et oui, la chasse fait partie de notre histoire, elle est au cœur de notre patrimoine. Encore aujourd’hui, trois quarts des Français estiment qu’il est nécessaire de conserver nos traditions, et si l’on va dans ce sens, il est important de rappeler que la chasse existe depuis toujours (depuis l’homme de néandertal si on veut être précis). Mais cette pratique a grandement évolué et est aujourd’hui essentielle dans la protection et la régulation des espèces, ainsi que des milieux naturels.
Par ailleurs, le gibier est, dans la gastronomie française, classé patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO.
On constate également que la chasse en France est ancrée dans notre langage courant, par le biais d’expressions devenues très communes, comme “prendre les devants” ou encore “être aux abois”.
Des intérêts communs
Les associations de chasseurs et certaines associations de protection de la nature partagent parfois les mêmes intérêts, comme par exemple maintenir les zones humides, les haies et les vergers, lutter contre l’urbanisation des terres agricoles et pour défendre la biodiversité en général.
Le sondage met en évidence le fait que les Français, de l’ordre de 86%, sont favorables à une alliance entre ces entités pour rendre leurs actions encore plus efficaces.

Cela ne vaut-il pas le coup de mettre de côté sa rancœur ? Et de s’entraider pour rendre une biodiversité encore plus riche et plus belle ?
Une chasse française régulée
Pratiquer la chasse en France, c’est aussi savoir respecter les dates d’ouverture et fermeture de chasse, respecter les différentes autorisations locales de chasse, et évidemment être détenteur d’un permis valide.
Chasser sur son propre terrain est tout à fait possible, et sur le terrain d’autrui si le propriétaire vous à fourni une autorisation écrite.
Tout manquement au suivi des règles peut être apparenté à du braconnage, qui est lourdement sanctionné par la justice française.
Un éventail large et varié
Sur notre territoire, il est possible de chasser plus de 91 espèces différentes d’animaux, soit un chiffre un peu plus de deux fois supérieur à la moyenne des autres pays européens. Notre pays, c’est aussi une belle variété de grands paysages et environnements différents, sur lesquels la faune prospère.

Une nécessité environnementale
La chasse en France, ça n’est pas qu’une question de loisir, c’est aussi un moyen de réguler la population animale et ainsi de préserver l’écosystème. En effet, empêcher une prolifération massive d’animaux pouvant détruire leur habitat s’ ils sont en trop grand nombre, ou qui peuvent provoquer la disparition des espèces dont ils se nourrissent. On retrouve également les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, dit ESOD (anciennement dit “nuisibles”), comme le renard ou la fouine, mais également sous certaines conditions le sanglier et le lapin.
Chaque année, on constate sur notre territoire près de 80 millions d’euros de dégâts causés par les animaux sauvages, et ce chiffre serait sûrement bien plus élevé sans notre chasse française.
La chasse et le piégeage se modernisent
La chasse et ses accessoires, aussi traditionnels soient-ils, se voient être en constante amélioration.
Ainsi, de nouveaux outils pour la chasse et le piégeage apparaissent, comme le les détecteurs d’activation de pièges, permettant alors au piégeur de savoir quand se rendre sur les lieux de la capture, ainsi que les différents optiques de visions nocturnes, facilitant grandement la perception des animaux durant la nuit.
Quels sont les modes de chasse en France ?
Dans l’Hexagone, on peut compter de nombreux modes de chasse, c’est-à-dire les techniques employées par les chasseurs.
On retrouve ainsi :
- La chasse devant soi
- La chasse aux chiens courants
- La chasse à l’approche et à l’affût
- La Chasse à Courre
- La chasse à l’arc
- La chasse au vol
- La chasse au gibier d’eau
- La vénerie sous terre
- Les chasses traditionnelles
Création de richesse
Selon une étude menée en 2015 par la BIPE, cabinet de conseil en analyse stratégique et prospective économique, disponible sur le site de la FNC (Fédération Nationale des Chasseurs), la chasse en France comptabilise près de 27 800 emplois à temps plein. A titre de comparaison, le tennis comptait, en 2012, près de 18 100 emplois. Par ailleurs, en 2015, il y avait plus de 1,03 million de pratiquants.
Les pratiquants de chasse ne lésinent pas sur le budget quand il s’agit de leur passion, puisqu’en moyenne, 2 168€ sont dépensés par saison. Ce budget est alloué à :
- L’achat d’armes ;
- Au transport et déplacement ;
- La cotisation d’une société de chasse ou actions de chasse ;
- L’équipement ;
- L’entretien du territoire de chasse ;
- La naturalisation des trophées ;
- La location personnelle d’un territoire de chasse ;
- L’aménagement du territoire ;
- Aux achats auxiliaires de chasse ;
- La restauration extérieure.

Les chasseurs contribuent à la limitation des dégâts de grand gibier, et grâce à leur engagement, 8,2 millions d’euros de dégâts ont pu être évités.
En tout, ils ont apporté 381 millions d’euros de plus-value en France en 2015.
Les chasseurs sont très impliqués dans leur activité, puisque 47% d’entre eux sont bénévoles.
En tout, cela représente 528 000 chasseurs ! En moyenne, un chasseur donne 76 heures de son temps dans le bénévolat (sur l’année 2015), soit l’équivalent de 57 000 emplois à temps plein.
Journal du chasseur